« Vous vous lancez dans la traduction professionnelle ? Mais avez-vous vraiment un avenir ? Avec les nouvelles technologies, on va bientôt pouvoir se passer de vous… »
Si j’avais reçu un euro à chaque fois que j’ai entendu une variation sur ce thème, je serais riche et j’écrirais cet article depuis le bord de ma piscine aux Seychelles.
Les néophytes ont souvent une image de la traduction qui correspond peu à la réalité : ce serait un métier voué à disparaître, archaïque, qui n’a pas évolué depuis la traduction de la Bible par Saint Jérôme, et nous allons bientôt tous être remplacés par la traduction automatique alors à quoi bon se lancer ?
Quelle réjouissante perspective, n’est-ce pas ?
Certes, les outils de traduction automatique ont impacté le marché de la traduction, dès leur arrivée : on ne fait plus traduire de mails internes ou de courriers à des seules fins de compréhension : un tour dans votre outil de traduction automatique préféré, et même si ce n’est pas parfait, vous avez compris l’essentiel. Seulement, ce marché est perdu depuis plus de 15 ans : heureusement, les traducteurs professionnels ont tourné la page et se sont concentrés sur ce qui fait leur force depuis bien longtemps !
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Multiplicité des moyens de communication = multiplicité des contenus à traduire
Les nouvelles technologies ne réduisent pas les occasions de communiquer, au contraire : les entreprises n’ont jamais autant multiplié leurs réseaux, leurs modes de communication, orale ou écrite, ce qui fait d’autant plus de contenu à traduire si l’on veut toucher toute sa cible commerciale, y compris à l’étranger.
Et bien sûr, on n’écrit pas un contrat comme un article de blog, le public touché sur Instagram ne réagira pas au même contenu que sur LinkedIn… Comprendre cette subtilité fait la force du traducteur : une fois qu’il a bien compris les attentes de son client et les différents publics qu’il souhaite viser, il devient un atout indispensable pour son client.
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Des compétences accrues et de plus en plus spécialisées
En outre, la traduction aujourd’hui se mêle à d’autres compétences fines et très spécialisées, comme le SEO : être capable de faire une recherche de mots-clés dans la langue cible et les intégrer à sa traduction sans dénaturer le message du client.
Elle s’accompagne aussi de l’utilisation de logiciels pointus, pour décortiquer et extraire le texte de formats de fichiers toujours plus divers : interfaces utilisateur, applications mobiles, illustrations…
En somme, un traducteur professionnel qui débute aura tout intérêt à se former aussi dans un domaine de son choix qu’il pourra alors coupler à ses compétences linguistiques pour offrir une prestation de qualité, spécialisée.
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L’atout qualité qui fera la différence auprès des clients
La traduction automatique est déjà utilisée par de nombreuses entreprises, y compris en B2C, même si le texte est à peine compréhensible, et c’est sûrement ce qui fait dire aux personnes qui en ont fait l’expérience que la traduction automatique sonne le glas du métier de traducteur.
Pourtant, si la motivation des entreprises qui utilisent la traduction automatique est assez limpide – toucher un maximum de clients pour peu cher – il serait intéressant de se demander ce qui motive les entreprises qui font le choix inverse et restent fidèles à la traduction humaine : nul doute que la qualité et le soin apporté aux textes en langue étrangère font mouche auprès de clients moins nombreux, mais soucieux de la qualité de ce qu’ils consomment, et donc prêts à payer plus cher.
En d’autres termes, si vous voulez vous démarquer de vos concurrents par une image qualitative et haut de gamme, le traducteur professionnel sera votre atout sur les marchés internationaux.
Nous pourrions continuer encore longtemps, mais voilà qui donnera à nos amis aspirants traducteurs quelques munitions pour contrer la prochaine question piège.